DERNIÈRES NOUVELLES (2013 - 2016)

Les œufs (110 pages)Une jeune femme qui désire plus que tout s'occuper de ses poules et vivre dans sa ferme isolée, ne renonce pas à devenir mère.

Elle voyait la vie comme un tourbillon permanent dans lequel les gens se comportaient affreusement. A quoi bon pardonner les premiers tourbillons ? Elle savait néanmoins que,si sa mère le demandait, elle lui pardonnerait, convaincue qu'il n'y avait rien d'autre à faire. Le passé survit en chacun de nous. Peu importent les coups reçus, ces blessures ne sont que les déchets informes de la mémoire, si souvent manipulés qu'ils deviennent indolores, à peine vivants. (p.93)

Le-chien (123 pages) _ Chien Brun a bien du mal avec Gretchen, son épouse lesbienne et son identité de père. Il est également en quête de son identité véritable qu'il découvre enfin.

Gretchen lui rappelait une chanson qu'il détestait, You can't always get what you want. Cette femme suscitait chez lui une kyrielle d'espoir, mais il se retrouvait toujours les mains vides avec elle. Il ne comprenait pas cette capacité qu'il avait de la désirer et il croyait qu'il ne la comprendrait jamais. Il soupçonnait que c'était ce que tout le monde appelait l'amour, un truc auquel il ne pigeait rien car, e disait-il, il n'avait pas eu de mère dont il pouvait se souvenir. On commence par aimer sa mère et puis on va de l'avant. Il se souvenait d'une vague silhouette dans un chalet surchauffé où il étouffait. Cette forme floue versait de l'eau froide sur lui et il respirait enfin. (p.148)

L'affaire des bouddhas hurleurs (49 pages) _ L'aide de l'inspecteur à la retraite Sunderson est requise pour récupéré les enfants d'un magnat embringués dans une secte ; parallèlement à son enquête, il succombe au charme vénéneux d'une gamine de 15 ans.

Bon. Voilà le scoop. J'ai envoyé un chèque de trois mille boules à l'ne de mes filles, Margaret, pour qu'elle se paie des fringues, parce qu'elle avait rien que des A à la fac. Elle a fait encaisser mon chèque par une organisation appelée le Cercle du Ciel et de l'Enfer. J'ai demandé à un vieux pote du département des sports de vérifier tout ça. C'est un groupe de bouddhistes zen dirigé par un maboul californien. Attention : je ne suis pas idiot au point d'ignorer que les bouddhistes zen constituent une confrérie très respectée. Mais ce connard s'est pointé avec sa grande robe noire pour embrigader une tripotée de paumés. Il fait fait hurler comme des singes. (p.255)


Une lecture particulièrement dramatique que ce dernier livre de Jim Harrison décédé l'année dernière. Heureusement, il me reste 5 livres à lire, et comme ce sont des livres jusqu'à l'an 2000, je pense que je ne serai pas déçue. En fait, je suis rarement déçue par cet auteur, seulement parfois exaspérée par sa récente habitude de décrire des scènes de sexe entre un homme d'âge très avancé (autour de 70 ans) et de très jeunes filles (15 ans) car cela me met mal à l'aise, et le fait passer pour un auteur pervers : je n'aime pas cela car Jim Harrison est pur moi le plus grand auteur qu'il m'ait été de découvrir (et aimé) de son vivant (l'autre auteur que j'affectionne presque autant est Stefan Zweig mort en 1942, donc bien avant ma naissance). On retrouve dans ces 3 nouvelles Chien Brun et Sunderson, dans leur derniers exploits. Chaque nouvelle aborde (comme toujours) les thèmes de la nature, de l'humain, de l'identité, sans oublier les origines scandinaves de certains personnages ou une infirmité.

titre original : The ancient mnistrel / Brown dog traduit de l'anglais (américain) par Brice Matthieussent 290 pages

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